Léo-Paul Étienne est un jeune espoir du surf français. À 18 ans, le Guadeloupéen peut déjà se targuer d'être plusieurs fois champion du monde. En individuel lorsqu'il n'était encore qu'un cadet, et par équipe l'année dernière avec la sélection française. Mais Léo-Paul Étienne reste avant tout humble et porte une affection profonde à son île, la Guadeloupe.
Bonjour Léo, comment vas-tu ?
Je vais bien, mais je suis contrarié par ce qu'il s'est passé à Saint Martin et Saint Barth, ce sont deux îles où j'ai beaucoup d'amis.
Est-ce que tu te souviens de ta première vague surfée ?
Malheureusement non. J'étais trop petit, mais j'ai des photos où l'on me voit sur le longboard avec mon père. Je ne savais pas encore nager, je devais avoir deux ans ! Ma première véritable board est une 4'5 que j'ai gardé.
Comment es-tu arrivé dans le monde du surf ?
J'habite en Guadeloupe pratiquement depuis que je suis né et mes parents étaient sur l'eau ou dans l'eau dès la moindre vague ou dès le moindre coup de vent (ndlr : ils pratiquent le windsurf). Déjà tout jeune, j'étais sur les spots et j'avais beaucoup de jouets à ma disposition. Souvent, après l'école, on partait surfer et je retrouvais mes copains comme Thomas Debierre avec qui je continue à partager beaucoup de sessions !
Cette année, tu as remporté le Junior Pro Sopela. Explique nous comment tu es allé chercher cette victoire. Qu'est-ce que tu as ressenti en apprenant que tu avais remporté cette compétition ?
J'avais déjà réussi à finir troisième sur l'étape du WSL Junior Tour à Espinho. Là-bas, j'ai tenté un coup : un aller-retour express au Portugal entre mes 2 épreuves du Bac. À Sopela, j'étais plus confiant et c'était ma dernière chance de me qualifier pour le mondial WSL. Yann Martin de YMSA m'a suivi toute l'année et m'a bien mis en condition. Comme j'ai toujours eu pour objectif de gagner un Pro Junior, je suis super content d'avoir pu le faire sur la dernière épreuve Européenne.
Finalement, tu te classes troisième du Junior Tour. Qu'est-ce que cela t'a apporté ? As-tu observé une évolution dans ta façon de surfer tout au long de l'année ?
C'était mon objectif pour cette dernière année sur le Junior Tour. Sur les quatre épreuves auxquelles j'ai participé, je me suis arrêté en demi-finales au minimum, il n'y a que sur les deux dernières ou j'ai scoré en finale. Mon objectif était de me qualifier pour le Mondial Junior de la WSL qui aura lieu en Australie début janvier. Sur ces quatre épreuves, les conditions étaient toutes différentes, et j'ai adapté mon surf pour être le plus performant possible.
Quels sont tes projets pour le court terme ?
Je suis qualifié pour les deux championnats du monde junior : les ISA dans quelques jours au Japon et ceux de la WSL, en janvier en Australie. Ce sont mes deux objectifs majeurs pour cette fin d'année. Entre les deux, il y aura les championnats de France où j'aimerais conserver mon titre. L'autre objectif majeur, c'est le Bac, car je suis toujours scolarisé dans un établissement adapté aux sportifs de haut-niveau.
Qu'est-ce qui te rend heureux dans le surf au quotidien ? Et pourquoi ?
Je surfe tous les jours de la semaine, car après les cours, cela me permet de décompresser et de me vider la tête. J'aime être dans l'eau, surtout chez moi, l'océan est chaud. On a pas de contraintes à part l'obligation de se protéger du soleil. J'ai des copains qui sont aussi en cours avec moi et cela me motive d'être plusieurs à avoir le même rythme.
Inversement, quels sont les moments plus difficiles ?
Pour l'instant, c'est d'assurer le training et les études. J'ai un emploi du temps chargé et l'année prochaine si j'ai mon Bac, je serai beaucoup plus disponible pour le surf.
Qu'est-ce que tu as envie d'accomplir dans ta carrière ?
J'en parle beaucoup mais j'attends avec impatience la fin du Bac. Mon objectif, c'est le CT et je pourrai m'y consacrer sérieusement en 2018.
As-tu un dernier mot pour les lecteurs de Beachbrother ?
Je suis au Pôle Espoir Guadeloupe depuis plusieurs années, et je tiens à remercier Fabien Sibille et Jimmy Lenormand qui sont nos entraineurs. Ils ont de grosses compétences qu'ils mettent à contribution pour nous amener au plus haut-niveau. J'ai aussi la chance d'être à la Cité Scolaire du CREPS en Guadeloupe.
Cet établissement nous propose un emploi du temps aménagé et nous accompagne dans notre double-projet afin de réussir aussi dans nos études. Mais j'ai surtout la chance de vivre en Guadeloupe, une île où l'on peut surfer toute l'année des vagues souvent exceptionnelles. Je remercie mes partenaires : Protest, Kazuma Surfboards, Featherfins et Hurricane. Ils m'aident à atteindre mes objectifs.