Il y a un léger vent offshore et quasiment personne à l'eau. Des vagues glassy d'un mètre à peine déroulent sur la côte, on peut voir les sets rentrer à l'horizon.
J'ai envie de courir mettre ma combi et de sauter à l'eau, mais je ne peux pas. Je suis à 300 km de l'océan, dans mon bureau, et je regarde le live feed de la webcam braquée sur mon home spot.
Pour beaucoup, c'est un sentiment étrangement familier.
La perspective de développer sa carrière dans une grande ville prend souvent le dessus sur un quotidien près de l'océan. Et plutôt que de compter les sessions vous comptez les heures sup'. Checker les prévisions devient un plaisir vicieux, une forme de torture.
Avec les centaines de kilomètres qui vous séparent du spot le plus proche, comment tenez-vous le coup ?
La persévérance
Votre moitié est devant la télé, vos potes sirotent des bières dans un bar, mais vous avez choisi de conduire les 300kms jusqu'à la côte.
Pour un surfeur, le choix entre conduire un nombre quasi ridicule de kms pour aller surfer ou rester à la maison et ronger son frein est vite vu. C'est l'organisation qui peut s'avérer compliquée.
D'abord il vous faut une voiture. Caler un longboard de 9 pieds dans le train n'est pas une idée de génie. Ensuite il vous faut de la chance. Ca peut être légèrement frustrant d'arriver sur le spot après plusieurs heures de conduite et de se rendre compte que les vagues sont pourries. On peut à ce moment-là vous conseiller de surveiller les prévisions. Il faut juste que le swell, le vent, les marées et votre propre timing s'alignent. Comment ça JUSTE ?
Se trouver des potes surfeurs
Becky Bradley, 33 ans, a par exemple tout plaqué en 2009, dont son job à Google, pour passer deux ans au Costa en tant que manager d'un surf resort. Evidemment, le retour à Londres a été un peu rude. Elle a donc créé « The Surf Cooperative », un club pour les Londoniens qui partent surfer une fois par mois.
« Ça a commencé comme un groupe d'amis, puis d'amis d'amis. Et maintenant nous avons 350 membres, je ne réalisais pas qu'il y avait autant de surfeurs à Londres ! »
Dans des villes comme Bordeaux, Paris ou Toulouse, de nombreux clubs font leur apparition.
Garder la forme
C'est la partie la plus compliquée car c'est plutôt tentant de rentrer chez soi après une journée de boulot pour se prendre un verre de vin devant le dernier épisode de Game of Thrones. Un conseil : vous n'avez pas envie de vous sentir comme un sac à patates durant la prochaine session, incapable de ramer plus de 5 min. Direction la piscine la plus proche de chez vous pour rester en forme. Ou le prochain cours de yoga.
Faites le plein de surf culture
Dans de nombreuses villes, des petites piqures de rappel sont disponibles : des festivals de film de surf, des expos ou des séances de ciné. Sachez regarder autour de vous pour vous tenir au courant.
Et vous, c'est quoi votre astuce ?