Beachbrother vous donne rendez-vous tous les mois pour une rubrique consacrée à la préparation mentale, en partenariat avec Noé Grandotto, préparateur mental et coach. Les thèmes proposés s'adresseront aux surfeurs de tous les niveaux, pour comprendre à quoi sert la préparation mentale, et surtout, comment l'utiliser pour améliorer son surf.
© WSL/ Poullenot/Aquashot
Nous avons le pouvoir de choisir nos émotions avec de l'entrainement.
De façon plus ou moins intense, de façon plus ou moins longue, chaque sportif lors de sa carrière s'est trouvé confronté au doute. Et ce doute est d'autant plus problématique lorsqu'il survient dans une phase de réussite et de confiance. Une petite erreur et … c'est le doute qui vous envahit. Un doute infime au départ, puis la confiance qui s'effrite, les ruminations et la spirale de l'échec qui se mettent en marche... Chacun de nous a vécu une de ces situations où l'on se sent bloqué dans une émotion désagréable sans trouver la réponse pour en sortir.
L'un des outils en préparation mentale qui répond le mieux à cette problématique est la technique du SWITCH. C'est une des techniques utilisées dans la Programmation Neurolinguistique (P.N.L.), mais nombreux sont les préparateurs mentaux qui l'utilisent aux travers d'autres techniques.
A quoi ça sert ?
De façon plus générale, la technique du switch permet de basculer d'un état général négatif (comme les pensées négatives, le doute, un sentiment d'impuissance, des sensations négatives, la fatigue, la douleur, des troubles de la concentration) vers un état positif propice à la performance. C'est donc un moyen de contrôle des émotions et des décisions. Cette technique est d'une importance considérable : avoir le contrôle de nos émotions garantit les capacités de changer d'état mental, tout comme un interrupteur en passant d'un état à un autre rapidement, sans dire instantanément avec de l'entrainement. Dans le Triathlon le switch va permettre de s'adapter de façon permanente à des nouvelles situations ainsi que face au défi naturel de l'activité. C'est donc un puissant moyen de s'adapter. Mais cette technique peut concerner notre vie quotidienne. Il permet à la fois de choisir un état mental nécessaire à la performance sportive mais plus globalement à prendre des décisions efficaces et à retrouver un état agréable. Qui n'est jamais rentré chez lui en étant encore « mentalement » à son travail ?
Il existe donc plusieurs type de switch, différentes manières de passer d'un état un autre et c'est bien ce que nous allons voir ce mois-ci !
Le switch vers le positif adapté au surf !
Il s'agit de passer d'un état mental à un autre mais « switcher » ce n'est pas seulement pour passer d'un état négatif à un état positif, nous pouvons l'utiliser aussi en restant dans le même registre positif proche de la fluidité et du plaisir. Vous pouvez très bien vous sentir bien dans une situation et changer d'environnement ce qui exige souvent une adaptation émotionnelle afin d'éviter un décalage mental. Il s'agit donc de passer d'un état mental positif mais inadapté à la situation qui se présente devant vous à un état également positif mais adapté à la nouvelle situation. Dans le surf ou les situations changent d'une minute à l'autre l'utilisation et la maîtrise de cet outil peut donc changer bien des choses. Il peut être utilisé à différents moments de la compétition.
Le switch « classique »
Plus facile à comprendre pour tous, il s'agit de passer d'un état mental négatif à un état mental positif. Par exemple lorsque l'on souhaite lutter contre une situation de stress, d'anxiété, de relâchement ou tout autre type de sensation pouvant freiner notre performance. Il est plus difficile cependant à maîtriser car l'entrainement qu'il demande est important. Si Christophe André rappelle qu'il faut "apprendre à vivre avec des états d'âme négatifs" parce qu'ils font partie de l'existence, il indique également que "l'entrainement de l'esprit nous est indispensable ». Il faut donc apprendre à repérer nos états négatifs et savoir changer de "programme mental".
Comment faire ?
L'important pour le surfeur sera de repérer son état émotionnel non adapté à la situation et prendre la décision de « switcher » pour maîtriser ses émotions et ainsi se focaliser sur la situation présente. Pour identifier un état mental il est nécessaire de connaitre son référentiel émotionnel, d'identifier les indicateurs visuel, kinesthésique et auditif négatif très rapidement et les associer à un changement de comportement vers un marqueur positif. Cela demande du temps et de l'entrainement mais ouvre une porte considérable vers la maîtrise de ses compétitions.
Les limites du switch
Le travail n'est pas seulement à faire en période de problème ou de doute, bien au contraire. Un athlète peut se préparer mentalement lorsqu'il est performant. C'est une des choses que les athlètes doivent comprendre. Ce type de technique est efficace à court terme mais il ne solutionne pas le problème sur le long terme. Si une problématique est récurrent le switch permet de la traiter sur le moment. Mais cela ne veut pas dire qu'elle n'en reviendra pas la prochaine fois. Cela indique que cette technique, si elle est efficace, doit être couplée à d'autres techniques de préparation mentale.
Christian Tagret déclare dans son livre que « le switch, c'est du temps de vie gagnée sur la vie » ! Laissez vous bercer par les ambiances qui vous entourent. Cela ne suffira peut-être pas à maîtriser l'outil mais cela vous permettra déjà de voir le monde autrement et d'apprendre à apprécier des instants qui jusque-là vous paraissaient peu importants. Le switch permettra aux triathlètes de passer un cap dans leur état mental quotidien. C'est en quelque sorte devenir maître de soi-même, de ses décisions, avancer plus sereinement dans sa vie, choisir la bonne vague ou bien effectuer la bonne manoeuvre en maîtrisant ses décisions : une voie vers la performance contrôlée !
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Noé Grandotto par email (noe.grandotto@gmail.com) ou visiter son site web consacré à la préparation mentale.