Naissance: On se souvient tous de notre première session. De la raison pour laquelle nous avons mis la première fois un pied dans l'eau avec un morceau d'epoxy à nos cotés. La barre semblait impassable, les premiers take-off impossibles et les tentatives de canard insurmontables. Puis vient une grosse mousse du large. Ton pote te crie de ramer. Tu rames, tu prends le bouillon puis par hasard tu vois la plage apparaître devant toi et tu sens ta planche glisser mieux que d'habitue. Tu te lèves, tu surfes, c'est le premier jour du reste de ta vie.
Adolescence : Après avoir maintes et maintes fois mangé du sable, la drogue commence à faire effet. Vingt minutes de galère pour quelques secondes de glisse. Un sport étrange et ingrat qui dépend intégralement des conditions de Dame nature. Et pourtant, ces quelques secondes de glisse valent tous les efforts consentis.
Adulte : L'amitié, le partage et l'art de vivre qui découlent de cette passion font du surf un univers unique. Les marques surfware, le surf system et le localisme n'y changeront rien. Le Surf est un bijou. D'ailleurs si un jour des obligations vous éloignent de l'océan, si une blessure vous contraint à un repos de longue durée, vous sentirez très vite l'appel de la Mer et le manque d'adrénaline. L'âge et l'expérience n'entrainent aucune lassitude. Ceci s'explique tout simplement par le fait que chaque session, chaque vague, chaque seconde est unique.
Vieillesse : Certains vous diront que le surf dégage des hormones qui nous rendent accros à ce sport. Que l'iode et le bruit de l'eau créent une réaction chimique qui provoque chez nous une sensation de plaisir et d'addiction. Je vous dis que le tableau périodique peut aller se brosser. La science n'expliquera jamais le plaisir d'une session et certains concepts dépassent les explications rationnelles. Le Surf est un art de vivre dont l'essence est un Océan. That's All.
Eternité : Il y a donc des choses que l'on ne peut pas expliquer, pour lesquelles les mots manquent. Nous ne mettons pas une combinaison trempée sur un parking en plein hiver seulement pour surfer. Nous ne nous levons pas à six heures du matin seulement pour quelques vagues avant d'embaucher. Nous ne faisons pas cela pour être pris en photo ou pour courir avec sa planche sur la plage. Ce loisir est une évasion du quotidien. Dans un terrain de jeux indomptable et passionnant et dans un univers qu'il faut apprendre à connaître, qu'il faut respecter si l'on veut progresser.
Surfer est une autre définition de la liberté.
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