Beachbrother vous donne rendez-vous tous les mois pour une rubrique consacrée à la préparation mentale, en partenariat avec Noé Grandotto, préparateur mental et coach. Les thèmes proposés s'adresseront aux surfeurs de tous les niveaux, pour comprendre à quoi sert la préparation mentale, et surtout, comment l'utiliser pour améliorer son surf.
La préparation mentale ne peut être dissociée des autres facteurs de la performance (physique et technico-tactique). La préparation du surfeur est un tout et c'est encore une facette qui a un belle avenir devant elle. Pourquoi ? Car nous pouvons encore beaucoup évoluer !
Le rôle de l'entraîneur est de favoriser l'émergence de la performance. Pour autant, il n'est pas un préparateur mental. En effet, bien souvent, il n'a ni la démarche adéquate, ni la formation spécifique. De plus, il est par nature très impliqué affectivement dans le projet sportif ce qui ne lui permet pas toujours d'avoir le recul nécessaire pour identifier et traiter objectivement une problématique mentale.
La relation entraîneur-entraîné
La relation entre le surfeur et son entraîneur est d'une importance capitale. La construction d'un projet de haut niveau est forcément une expérience affective. C'est le fondement même de l'aventure entre l'entraîneur et le surfeur. Le préparateur mental éclaire et accompagne le choix de l'athlète objectivement et dans la mesure du possible il évite tout jugement de valeur.
Rappelons Jean Fournier (INSEP, 1998) :
« La préparation mentale est la préparation à la compétition par un apprentissage d'habilités mentales et d'habiletés cognitives, dont le but principal est d'optimiser la performance personnelle de l'athlète tout en promouvant le plaisir de la pratique et en favorisant l'atteinte de l'autonomie. »
Je considère l'entraîneur comme « le maître d'oeuvre » de la performance au service du sportif. Le sportif, lui, demeure l'architecte de sa propre performance et non pas un simple acteur, voir une marionnette. C'est lui qui choisit, c'est lui qui gagne !
Une multitude d'acteurs pour un meilleur résultat
Je remarque que les mentalités évoluent peu à peu et que les surfeurs ont à coeur de devenir des précurseurs. L'ouverture à cette pratique prouve aussi une ouverture d'esprit général. Il faut comprendre que l'entrainement c'est la meilleure gestion possible des émotions dans l'opposition aujourd'hui et maintenant, en fonction des émotions que l'on vivra demain. Tout part de la gestion des émotions. Préparer un surfeur c'est d'abord le protéger avant de lui donner les moyens de gagner. La préparation mentale concerne tous les niveaux et toutes les catégories d'âge, du simple pratiquant loisir, au finaliste des Jeux olympiques. Aussi, chaque club n'étant pas doté d'un préparateur mental, l'apprentissage ou l'entrainement des habilités mentales de base (respiration, relaxation, imagerie mentale, gestion des pensées, gestion des émotions, etc.) sans chercher à répondre directement à une problématique compétitive spécifique incombe à l'entraîneur. On parle alors d'éducation à la préparation mentale ou d'accompagnement mental à l'entrainement. On n'a pas attendu d'avoir des préparateurs physiques pour se préparer physiquement. Pourtant aujourd'hui nous remarquons aisément que l'association entraineur-préparateur physique a permis de multiplier de meilleurs résultats.
Actuellement dans le surf nous vivons une transition importante et proche de ce que l'on a vécu avec la préparation physique. Le surfeur est au centre d'une préparation complexe. Il est le propre acteur de sa réussite et il lui incombe de choisir une préparation adaptée. Une équation pas si évidente à régler lorsque l'on subit la pression des cultures sportives.
Les analyses des professionnelles sont évidentes, c'est le bon choix d'acteurs de l'entourage du surfeur qui ouvre la porte de performance de haut vol ! Un entraîneur au centre d'une équation accompagné par des spécialistes de la préparation mentale et physique.
Le surf, un travail d'équipe !
La préparation mentale du surfeur est souvent un travail d'équipe. Equipe constituée par le surfeur lui-même qui doit adhérer à la démarche et s'investir, parfois de l'entraîneur qui pourra être à l'origine de l'intervention du préparateur mental, parfois d'une autre personne de l'entourage (médicale par exemple) et parfois du surfeur lui-même. L'autonomie du sportif est non seulement recherchée, mais aussi presque toujours imposée par les impératifs matériels (temps, finances). Le travail du préparateur mental est de rendre autonome le surfeur et en aucun cas de créer une dépendance néfaste à sa performance et plus largement à son état de bien-être.
Finalement, à chacun sa mission, ses responsabilités dans le projet sportif. La plupart du temps, en dehors du surf, quand j'accompagne un sportif, je n'ai peu ou pas de connaissances techniques concernant sa discipline. Un travail commun permet de répondre avec bienveillance aux questions des surfeurs, à leurs attentes et à leurs besoins.
Le surf a de l'avenir devant lui et les surfeurs de beaux jours dans l'amélioration de leur sport. Le surf est avant tout un lien sacré entre l'amour d'un sport et la passion d'un homme. Que ce soit pour gagner ou pas, commençons par surfer sur un meilleur équilibre mental. La performance ne sera alors qu'une action agréable à déclencher.
Bon surf à toutes et à tous !
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Noé Grandotto par email (noe.grandotto@gmail.com) ou visiter son site web consacré à la préparation mentale.