Décrire Jaleesa Vincent comme une Ozzie Wright au féminin est à la fois très juste et en même temps déjà un peu sexiste. Difficile de la ranger dans une case, ni même dans plusieurs. Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle fracasse pour de vrai et suinte de style, que ce soit avec une planche sous les pieds, un pinceau à la main ou des baguettes sur une batterie.
"Coupe garçonne, surf old-school comme new-school, Instagram décalé... Jaleesa Vin-cent est la petite touche rock du freesurf féminin qu'on adore. Originaire de la Gold Coast australienne, son grand frère Jake la met rapidement sur une planche, et elle sera con-quise par les sensations du single-fin, qui l'accrochent encore aujourd'hui. En fille de son époque, c'est sur Instagram qu'elle nous invite à échanger. Rien de plus normal qu'une interview en DM quand on a vingt ans.
Beachbrother : Tu es actuellement au Noosa LongboardFestival où tu exposes tes oeuvres, comment vas-tu ?
Jaleesa Vincent : Je vais bien merci. Oui, je me détends à Noosa en surfant et en profitant du festival. Tout le monde est en train de déchirer à l'eau, ça me donne envie de faire du longboard. Je pense que je vais d'ailleurs en commander un tout à l'heure...
Depuis combien de temps peins-tu ?
Je peins depuis que je suis gamine. Je n'ai jamais arrêté. J'ai toujours aimé dessiner, peindre et mettre le bazar. C'est tellement amusant. J'aime faire les choses moi-même au lieu de les acheter. C'est très satisfaisant de confectionner ses propres vêtements, bijoux, décorations et peintures.
Qu'est-ce qui t'inspire ?
Les couleurs, les formes, les ombres, l'environnement et l'architecture.
Tu surfes sur énormément de planches différentes. Laquelle a gagné ton coeur ?
J'ai appris à surfer sur une vieille board rétro, puis j'ai commencé à faire du shortboard et surfer des planches de plus en plus petites. Maintenant, je suis de retour sur les single fins. J'ai essayé beaucoup de styles différents, mais mes préférés sont définitivement le single et le finless. Ils m'ont ouvert à une nouvelle dimension du surf, à une sensation complètement unique.
Le magazine australien Stab a écrit, en accord avec bon nombre d'entre nous, que tu étais la note différente dont le surf féminin avait besoin. Qu'entends-tu par cela ?
Il n'y a pas énormément de freesurfeuses qui se démarquent. Si tu n'es pas intéressée par les compétitions ou si tu n'es pas un modèle/mannequin, normalement tes chances de faire carrière dans le surf sont faibles. C'est formidable d'avoir aujourd'hui la possibilité d'aider à élargir une autre voie pour l'avenir du freesurf féminin.
Quels sont les surfeurs qui t'inspirent ou qui t'ont inspiré ?
Stephanie Gilmore m'a toujours inspiré. Son style et son flow. Elle peut fracasser sur le Tour puis sauter sur un single fin et ressembler à un ange. Et Buttons Kaluhiokalani est une inspiration certaine !
Retrouvez l'intégralité de cette interview de Jaleesa Vincent par Tiphaine Cazalis avec des photographies de Alex Brunton dans le Surf Annual 2019. Disponible en ligne ici.