© WSL / Kirstin Scholtz
Mick Fanning a manqué de peu hier le sacre suprême de champion du monde à l'issue du Billabong Pipe Masters et d'un finish plein de suspense et de rebondissements. Dire que cette saison a été mouvementée pour l'australien est un euphémisme. Ces derniers jours, le souvenir de son frère Peter Fanning, décédé il y a peu, a dû être omniprésent. Avec courage et obstination, Fanning a ramé vers le large à Pipeline pour donner le meilleur de lui-même, et finalement s'incliner en demi-finale contre Gabriel Medina.
De cette année on retiendra d'abord les moments glorieux : pour la deuxième année consécutive Fanning sonnait la cloche à Bell's Beach début avril et s'emparait de la place de leader du classement. Quelques mois plus tard un nouveau coup d'éclat à Trestles, où il retrouve cette fois encore Adriano de Souza en finale. Mick Fanning domine le brésilien grâce à un sans-faute (17,44 contre 16,44), pour conquérir la 21ème victoire de sa carrière sur le Dream Tour. Et enfin le trophée à Sunset Beach, signe que l'australien ne faiblit pas malgré la pression que le lycra jaune lui impose.
Rien ne semblait pouvoir faire trembler Mick Fanning, pas même cette attaque de requin en finale de J-Bay dont les images feront le tour du monde. Un moment d'une intensité rare, vécu en direct par tous les spectateurs derrière leurs écrans. Mick Fanning devient une icône, et paradoxalement devient plus proche de son public, ému et touché par la réaction humble du surfeur.
Les choses s'enchaînent ensuite, ou peut-être sont-elles plus médiatisées : il offre son cachet d'interview post-requin à un survivant d'une attaque (75 000 dollars), se paye une session XXL à Shipstern après Teahupo'o, se fait introduire au «Sports Hall of Fame » australien, apparaît en couverture du magazine Elle Australie, emmène surfer un enfant atteint d'un cancer du cerveau pour la Foundation Starlight et reçoit le prix du Sportif de l'Année lors de la cérémonie GQ Men Of The Year. Le tout en conservant son statut de leader sur le Tour, constant, imperturbable.
Si Fanning manque de peu ce quatrième titre mondial, il le fait dans des conditions particulières. Douloureuses comme on l'imagine. Alors lorsqu'il décide de continuer la compétition malgré les circonstances, c'est un témoignage de passion, une preuve de sa ténacité.
Mick Fanning restera le champion non-officielle de cette année 2015.