Sur le papier, le programme, les expos, les festivités annoncées avaient déjà de quoi faire rêver. L'organisation (Gaylord Pedretti et Larrogs en chefs de file) n'avait pas le droit à l'erreur, surtout pour une première ! Résultat, elle en sort la tête haute, félicitée par les riders, l'industrie et le public.
Texte et photos : Romain Bourgeais/Hubwiser
Pour ceux ou celles qui n'ont pas suivi l'histoire, The Reels, c'est un festival de films de snowboard en plein coeur d'Annecy qui a réussi le tour de force de réunir la crème de la crème des riders internationaux et des boites de production. Pas moins de 30 films étaient à l'affiche du cinéma Décavision (Pirate, People, Absinthe, Standard, Videograss, Think Thank, WhatWeWant, Harakiri...). Une belle et grande initiative pour cet art incontournable dans le monde du snowboard qui fait rêver et motive les riders, mais qui a aussi contribué à forger les légendes du snowboard. Comme le résumera si bien Mathieu Crépel en conférence de presse : « Tant qu'il y aura des vidéos, le snowboard vivra ». La vocation de ce festival était aussi de faire découvrir au plus grand nombre les talents de cet univers.
Pour une première, le festival n'a pas fait les choses à moitié pour son jury. L'artillerie lourde était de sortie avec pas moins de quatre riders emblématiques chargés de décerner les ?Golden Reels? : Peter Line, Nico Droz, Ingemar Backman et Eddie Wall. Difficile de faire mieux ! Le jury aura pris son rôle très au sérieux et a maté scrupuleusement toutes les vidéos en amont, essayant de faire table rase de l'affectif tantce pour les boîtes de prod' que pour les riders. Mais pour pimenter le tout et rendre l'histoire plus marrante, Nico Droz et le reste du jury ont établi des règles pour le visionnage des vidéos dans leur maison d'Annecy : « A chaque fois qu'un rider perdait son bonnet ou sa casquette dans une vidéo, nous buvions. A chaque fois que l'on voyait un handplant, nous buvions. Dès que l'on revoyait le même spot, on buvait à nouveau ! ». De quoi donner des idées quand vous regarderez ça entre potes !
Concernant les ?Golden Reels?, la cérémonie permettant de décerner les awards pour honorer les meilleures productions et les performances des riders, voici les choix du jury :
- BEST FROGGY : Victor De Le Rue (Standard ?2112?)
- BEST WEB SERIE : Brothers On The Run (Eric & John Jackson)
- COUP DE C?'UR DU JURY : Chris Sorman (pour l'intro de sa part au sein de la Pirate ?Unique 8?)
- BEST GUTS : Xavier De Le Rue (pour sa performance dans ?White Noise? de Timeline et sa part dans la Standard ?2112?)
- BEST NEWCOMER : Jaeger Bailey (Think Thank ?Mind The Video Man?)
- BEST EDITING : Burton ?13?
- BEST CINEMATOGRAPHY : Burton ?13?
- BEST JIB SEGMENT : Franck April (Videograss ?Enlighten?)
- BEST BACKCOUNTRY SEGMENT : Nicolas Müller (Absinthe ?Resonance?)
- BEST RIDER PERFORMANCE : Dan Brisse (Absinthe ?Resonance?)
- BEST MOVIE 2012 : Burton ?13?
Il est difficile de remettre en cause le choix d'un jury aussi prestigieux, mais pour une majeure partie du public présent et de l'industrie, la meilleure vidéo semblait être la Pirate ?Unique 8?. Sans aucun doute la plus belle claque du week-end (mais il y en a eu bien d'autres). Rien à jeter, un énorme level pour chaque rider, des images magnifiques... En comparaison avec le grand vainqueur du week-end, Burton ?13?, voilà ce que l'on pouvait entendre à plusieurs reprises durant ce festival à ce sujet : « La vidéo est peut-être très bonne, mais elle n'a pas d'âme ». Il aurait peut-être été judicieux d'intégrer, comme chez Jean-Pierre Foucault, un vote du public. Car après tout, c'est bien la vocation première de ce festival, présenter les derniers films au public. Peut-être dans les prochaines éditions ? En tout cas, nous souhaitons longue vie à The Reels !