Riders, jury, organisateurs, réalisateurs, producteurs ont fait de ce Reels un très bon cru.
Texte et photos : Romain Bourgeais
Après une première édition couronnée de succès l'année dernière, l'event The Reels a passé la seconde du 4 au 6 octobre. Ce festival de films de snowboard et de la culture qui en découle s'est déroulé toujours en plein coeur d'Annecy, au cinéma Décavision et avec autant de réussite.
Soyons clair d'entrée de jeu. Le constat est sans appel à l'issue des trois jours, l'event a passé la vitesse supérieure. Si la première année était comparable à Cannes, Annecy est devenue l'espace de trois jours cette saison, le Hollywood du snowboard. À cette occasion, l'organisation avec Gaylord Pedretti, Julien “Larrogs“ Haricot et Aissam Dabbaoui en chefs de file, a procédé à quelques ajustements… En tout cas, pas au niveau du jury, puisque l'artillerie lourde était toujours de sortie : Peter Line, Nico Droz, Ingemar Backman, Eddie Wall. Histoire d'en imposer encore plus cette année, David Benedek est venu grossir les rangs de cette bande de légendes. Bien sûr, et nous ne pouvions pas en douter un seul instant, le jury a fait son job sérieusement en regardant en amont, les 36 films à l'affiche. Le tout, afin de pouvoir décerner les fameux “Golden Reels“. Enfin, sérieusement… ça reste du snowboard ! Le jury nous confiera que quelques règles ont été aménagées, dans la lignée de celles instaurées l'année passée à base d'alcool. Dès qu'ils voyaient un spot que l'un d'entre-deux avait déjà ridé, ils buvaient. Dès qu'ils entendaient un rider crier “Yeah“ en backcountry, ils buvaient. Dès que quelqu'un perdait un bonnet ou une casquette en ridant, ils buvaient. Même chose pour un butter dans la pow ! Pour cette seconde édition, c'est dès le vendredi soir et dans une salle comble que la remise des prix s'est déroulée. Petite parenthèse, ce petit changement est une bonne initiative. Connaître les choix du jury permet au public de réserver les séances à ne vraiment pas manquer.
Un jury de classe internationale.
GOLDEN REELS 2013 :
>> BEST NEWCOMER : Justin Fronius (The Last Ones - Videograss)
- Sami Luthanen (Distorted Reality - Pirate Movie Production)
- Jonathan Linde (Daggers - Random Bastards)
>> BEST AMATEUR MOVIE : Periscoping - Postland Theory
- Ground Control (Bald E Gal Productions)
- Mind Games (9 Milli Media)
>> BEST JIB SEGMENT : Louif Paradis (Déjà Vu - Production Déjà Vu)
- Will Lavigne (Déjà Vu - Production Déjà Vu)
- Frank April (Déjà Vu - Production Déjà Vu)
Le public est venu nombreux.
>> BEST FEMALE PERFORMANCE : Desiree Melancon (Brain Dead Hearth Attack - Think Thank)
- Jess Kimura (Never Not Part 1 - Nike Snowboarding)
- Danyale Patterson (Wilder - Roxy)
>> BEST WEB SERIES : Cooking with Gas Season 2 (Friday Productions)
- P.S. Season 3 (P.S. Webseries)
- Cooking with Gas Season 2 (Friday Productions)
- YES Missions (Yes Snowboard Media)
- Grilosodes (Grilo)
- Nuts & Bolts (Dan Brisse Productions)
>> COUP DE COEUR DU JURY : Scott Stevens (The Last Ones - Videograss)
- Xavier De Le Rue (Mission Antartic - Timeline Films)
- Jake Blauvelt (Naturally - Friday)
>> BEST DOCUMENTARY : Never Not Part 2 (Nike Snowboarding)
- Search For A Cool Place (Liam O. Gallagher)
- Mission Antartic (Timeline Films)
>> BEST MALE PERFORMANCE : Halldor Helgason (Never Not Part 1 - Nike snowboarding & Down To Film - Sexual Snowboarding)
- Pat Moore (#IP3 - Volcom)
- Jake Blauvelt (Naturally – Friday)
>> BEST BACKCOUNTRY : Gigi Rüff (Never Not Part 1 - Nike Snowboarding)
- Victor De Le Rue (Dopamine // Absinthe Films)
- Jake Blauvelt (Naturally // Friday)
>> BEST CINEMATOGRAPHY : Distorted Reality (Pirate Movie Production)
- Naturally (Friday)
- Never Not Part 2 (Nike Snowboarding)
>> BEST MOVIE OF THE YEAR : Never Not Part 1 (Nike Snowboarding)
- Distorted Reality (Pirate Movie Production)
- Déjà Vu (Production Déjà Vu)
Si le verdict de la première édition avait été largement critiqué avec Burton comme grand vainqueur, les Golden Reels décernés cette année sont tous largement justifiés, sans exceptions. Le jury ne s'y est pas trompé. Il n'y a qu'à mater les différentes vidéos, séries ou parts pour s'en convaincre. Bien entendu, il y a toujours des choses à redire et un jugement fait rarement l'unanimité… Encore une fois, la production et marque mobilisant le plus de moyens se voit honorée et truste le podium avec pas moins de trois récompenses. Le malaise était légèrement palpable et revenait parfois dans les conversations échangées. Peut-être aussi une question de légitimité pour Nike qui se voit gratifié ! Selon certains points de vues récurrents, la Never Not Part 1 est critiquable. Par exemple, les intros des riders ne sont pas “léchées“, la créativité et l'originalité dans le montage sont quasi inexistantes... Preuve en est, le budget n'achète pas tout. Mais voilà, les riders de la marque rattrape largement le coup par leurs talents hors-normes. A l'inverse, la Never Not Part 2, le documentaire proposé toujours par Nike Snowboarding est juste fabuleux et à regarder sans faute. Il résume à lui seul l'essence du snowboard et la meilleure manière de le présenter au grand public pour qu'il puisse comprendre toutes les subtilités de ce lifestyle. Pour le reste de ces Golden Reels, les parts de Louif Paradis et Scott Stevens sont à mater d'urgence. Heureusement, il n'y a pas que les super productions qui font rêver, merci aux Pirates d'apporter comme toujours le niveau et surtout l'originalité. Les intros des parts des riders sont justes démentes. Au final, c'est surtout la diversité qui se voit récompensée et qui est plus que jamais présente dans le snowboard aujourd'hui. Il y en a vraiment pour tous les goûts, les styles et c'est tant mieux. Et pour les plus chauvins, la scène française est plus que jamais présente avec deux films à l'affiche : Drôle de Vie (Almo) et Incoming (WhatWeWant), mais aussi Victor De Le Rue, Mathieu Crepel et Sylvain Bourbousson dans la nouvelle vidéo Absinthe “Dopamine“ pour le côté international. Petite exception pour Niels Schack étant donné qu'il est moitié français, moitié danois, moitié suisse ; dans la dernière vidéo des Pirates “Distorted Reality“.
Julien Haricot un des hommes derrière The Reels.
Au niveau des changements dont nous avons parlé précédemment, le grand chapiteau permettant d'accueillir les marques et leurs stands n'était plus au programme. Seules quelques marques étaient présentes sur le parvis du cinéma Décavision et à l'intérieur du centre commercial Courier. Simplement dommage, car au final, le grand chapiteau était un réel lieu d'échange entre les pros riders et le grand public. Mais, nous ne pouvons qu'applaudir l'animation proposée par Burton Snowboards avec le “Riglet Park“ qui n'a pas désempli chaque jour ! Véritable aire de jeu et d'initiation au snowboard pour les 3 à 6 ans, les enfants ont fait leur premiers pas sur un snowboard, en évoluant en toute sécurité et de manière ludique sur une toute nouvelle structure de glisse synthétique avec des obstacles. Finalement, le léger manque de présences des marques permet aussi à cet event de se recentrer sur son objectif, les films. Et ça paye, car il était vraiment difficile de pouvoir se trouver un siège parfois. Une séance était même complète. Le véritable tour de force de ce festival est aussi d'avoir réuni tout le gratin international du snowboard. Sans vouloir jouer les groupies de base, la densité de pros riders au mètre carré est juste incroyable. C'est juste la preuve d'un réel succès et que cet event à une place légitime.
Tout le monde connaît cette règle, il faut trois essais pour valider un nouveau tricks. Nous, on prend déjà rendez-vous pour la troisième édition !
THE REELS EN CHIFFRE
- 36 films à l'affiche / 12 films par jour et en compétition
- 15h de snowboard sur écran de cinéma
- 12 pays représentés
- 11 Golden Reels décernés
- Pas moins de 120 pro riders
- 7 artistes (et pas des moindres) programmés lors des soirées officielles du festival.
Lucas beaufort, un des artistes présents au Reels.