Comme chaque samedi, retrouvez notre rubrique « L'invité de la semaine », qui vous présente une personnalité de la Board Kulture. Beachbrother vous plonge dans l'univers de skateurs, surfeurs, snowboardeurs, et artistes, afin de satisfaire votre soif de Kulture !
Snowboardeuse freeride de renommée mondiale, avide de sensations fortes et passionnée par les sports extrêmes en tout genre, Anne-Flore Marxer est une rideuse hors-pair. Après une saison où elle a brillé sur le Freeride World Tour, Anne-Flore a bien voulu répondre à nos questions :
- Comment ta saison s'est-elle déroulée ? On a vu ta bonne performance à Chamonix notamment, tu dois être contente ?
Je me suis fait très plaisir cet hiver en compétition, ce qui était nouveau pour moi... J'ai abordé chaque descente comme si j'étais là pour me faire plaisir, du coup il y avait plus de plaisir, de la meilleure neige, plus de vitesse, plus d'engagement et ça s'est traduit dans les scores que ce soit à Chamonix ou en Alaska. Au final j'ai tout gagné parce que j'ai fait des super résultats mais surtout je me suis vraiment fait plaisir et je garde un souvenir top de chacun de mes runs de la saison.
- Depuis quand pratiques-tu le snow ? Quel est ton parcours dans cette discipline ?
J'ai commencé le snowboard à l'adolescence, je faisait beaucoup de ski depuis le plus jeune âge et ça compte aussi. J'ai d'abord fait du big air, c'était l'occasion de découvrir de nouvelles stations de voyager dans la bonne humeur générale... Puis j'ai fait du street auquel je dois mes premières parutions, et les premières compétitions ouvertes aux filles ou pas dans toute l'Europe... J'ai commencé à filmer avec les Psykopit puis je suis partie aux Etats-Unis, j'étais curieuse et c'était l'occasion d'apprendre l'anglais... C'était les premières vidéos de filles, puis les compétitions en slopestyle type US Open, les X Games, Vans Triple Crown etc.
Mais ce qui me plaisait c'était le backcountry, de passer mon hiver en montagne et loin de tout. On cherchait du terrain vallonné pour y construire des sauts et petit à petit mon regard s'est élevé, j'ai réalisé que je pouvais effectuer mes figures sur le terrain naturel puis prendre une barre rocheuse avant. Mon regard s'est ensuite élevé à la recherche de terrain plus raide et il me semblait plus naturel de commencer tout en haut et d'arriver tout en bas... Puis j'ai fait les compétitions de Freeride par curiosité en 2011. C'était un nouveau challenge aussi pour moi qui n'ai jamais aimé les compét'. Ce qui était génial parce que ça m'a ouvert les portes de la montagne à proprement parler, les crampons, les peaux de phoques, les piolets et pendant deux hivers j'ai fait les plus beaux voyages de ma vie, en Argentine en peaux de phoque et à cheval, de refuges en refuges, puis en bateau à voile au Groenland à naviguer entre les icebergs et en montant chaque pic à pieds. Et maintenant je suis de retour en compétition.
- Comment vois-tu le freeride aujourd'hui ? Tu penses que cette discipline a évolué ?
La pratique a énormément évolué depuis le splitboard qui nous permet d'atteindre un terrain bien plus vaste grâce aux peaux de phoque. Aussi grâce aux systèmes d'airbags qui peuvent vraiment aider en situation de danger et certaines structures qui permettent de mieux s'informer comme l'ISTA (International Snow Training Academy).
Puis l'engouement des gens qui cherchent la montagne, le coté sport mais surtout le côté nature du hors piste qui a énormément évolué et qui nous pousse à toujours aller chercher les espaces libres un peu plus loin. De manière générale, c'est la démocratisation de la montagne qui a changé les moeurs. L'accès est bien plus facile pour tous mais facilite aussi l'accès aux dangers. Mais dans l'ensemble c'est chouette de voir que de plus en plus de gens s'intéressent à la montagne et en profitent.
- On te sait également passionnée de sports de glisse comme le surf ! Ça fait longtemps ?
J'ai toujours aimé être dehors et j'aime les sensations que les sports de glisse apportent, glisser sur la neige, sur l'eau... Tous me permettent de m'éclater, de m'aérer la tête et de prendre l'air et j'adore ça, que ce soit en surf, en ski, en wakesurf ou en snowboard, je trouve toujours de quoi me changer les idées. Cet hiver j'ai eu l'occasion de lier mon voyage de compétition en Alaska où on a eu de très belles conditions de neige et pour moi un run de rêve sur la compétition, ainsi que des conditions de dingue à l'eau en 5.6 et entourée par les phoques... C'était pour moi un rêve devenu réalité que de lier mes deux passions dans un cadre aussi majestueux que l'Alaska.
- Des voyages, des projets, des objectifs pour 2017 ?
Je repars sur le circuit de compétitions et l'objectif est de me faire autant plaisir que cet hiver :)
Je tiens aussi à remercier mes sponsors : Sosh, Swatch, Peugeot, Zippo, Alpina, Buff, Blue Tomato, Racer et Deuter qui me soutiennent dans ma pratique sportive.
