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Bali, l'île dénaturée par le tourisme surf

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Le constat posé par IndoSurfLife n'est pas inédit, mais la piqûre de rappel ne fait pas de mal : Bali a été victime du tourisme surf. Le 22 avril 2012, Kelly Slater évoquait déjà l'ampleur du problème avec un simple tweet : « Si Bali ne fait rien à propos de la pollution, il sera impossible d'y surfer dans quelques années. Je n'ai jamais vu ça. ». L'année suivante, le photographe Zak Noyle publiait des images chocs du surfeur indonésien Dede Suryana dans un barrel de déchets dans le sud de Java.

Le film Morning of the Earth sorti en 1972, dans lequel on pouvait y voir la vague parfaite d'Uluwatu, a bouleversé l'histoire de Bali qui deviendrait vite la nouvelle Mecque des surfeurs du monde entier.

En 1980, l'île accueillait son premier contest international de surf, le Om Bali Pro à Uluwatu. Après le succès de cette compétition, une première route fut construite pour accéder au spot. Les balbutiements d'un développement qui deviendrait massif. L'île des Dieux accueille aujourd'hui 10 millions de touristes par an, un chiffre qui devrait doubler d'ici 2025. Le gouvernement prévoit même de construire un second aéroport.

Il y a trente ans pourtant, Peter Reeves décrivait Bali comme le rêve incarné de tout surfeur : « Dès la fin des années 80, la magie s'était évaporée. » confiait Reeves en 1997 comme le rapporte IndoSurfLife. « Aujourd'hui il suffit de prendre un vol et de réserver un package avec piscine, télé, room service et excursions bateau… Le surf a boosté l'économie, mais à quel prix ? ».

Dans son clip Black&Blue, Eugenio Barcelloni tente de dépeindre les contrastes frappants à Bali entre nature, pollution, culture et surf.

L'un des problèmes environnementaux majeurs de Bali est la gestion des déchets. Avant l'arrivée du plastique sur l'île, la nourriture était conservée dans les feuilles de banane ou de jute, et les livraisons se faisaient dans des cageots de bambou. L'île de Bali n'est pas parvenue à gérer l'invasion du plastique.

La Fondation Yayasan Gelombang Udara Segar, fondée en 2002, tente à son échelle d'éduquer les enfants au recyclage et au compost. Mais comment générer un sentiment global de responsabilité et de protection de l'environnement face à la vitesse du développement ? Les pionniers du surf à Bali ne sont pas indifférents face au problème. Claude Graves a notamment récolté 6 millions de dollars pour la Sumba Foundation, qui tente de lutter contre la pauvreté dans l'ouest de Sumba.

Des initiatives qui nécessitent d'être généralisées sous peine de donner à raison à Kelly Slater.

Bali, un paradis perdu ?

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