Crédit : Chris Burkard
Berceau du surf, Hawaii a longtemps abrité les seuls rideurs connus de la planète. Si la glisse a pris plusieurs formes dans cet archipel américain (le surf, la pirogue), c'est bien le bodysurf que Mark Cunningham a choisi. Ou bien, est-ce le bodysurf qui l'a choisi ? Né dans le Massachusetts, Mark Cunningham a presque toujours habité sur le North Shore. S'il allait surfer de temps en temps avec ses amis, il préférait évoluer librement dans l'eau, sans planche. Ainsi, les capacités de glisse et de nage du jeune hawaiien se sont développées rapidement.
Âgé d'une petite vingtaine d'années, il se fait recruter par les sauveteurs du spot de Pipeline. Eddie Aikau, premier nageur-sauveteur embauché par le gouvernement d'Oahu pour surveiller le North Shore en 1968, fut un des premiers collègues de Mark. Durant ces premières années sur la plage d'Ehukai Beach, aucun baigneur ne s'est tué dans les eaux hawaiiennes sous le contrôle de Mark Cunningham et d'Eddie Aikau, même quand les vagues atteignaient plusieurs mètres de haut.
«Pendant plus d'une quinzaine d'années, j'étais le premier à l'eau, alors que le matin n'était pas encore levé. Et bien souvent, le dernier à y sortir le soir.» explique Mark Cunningham. Véritablement passionné de l'eau, du littoral hawaiien et des vagues qui y déferlent, le vétéran se souvient du bon temps qu'il a passé à surveiller cette plage. Un temps relativement long puisqu'il est resté secouru les baigneurs de Pipe pendant presque 30 ans.
Crédit : Rob Gilley
Entre son intronisation à Pipeline et 1994, Mark Cunningham s'est construit une renommée d'excellent bodysurfeur (à raison). C'est donc presque naturellement que le monde du surf lui rend hommage en lui remettant le prestigieux trophée «Waterman Aikau», à la gloire de son ancien collègue, Eddie Aikau, qui disparut en mer en 1978 au large d'Hawaii.
Même à 67 ans, Mark Cunningham continue à bodysurfer Pipeline et d'autres vagues sur la planète. Comme les spots de Biarritz, où il avait été investi en tant que parrain de la Maïder Arosteguy en 2016. Si une chose restera de Mark, c'est son style, presque inimitable. Son bras gauche, au ras de l'eau, pour guider son corps ; et son bras droit, droit comme un i, qui lui apporte un équilibre presque parfait. Le sauveteur, bodysurfer et waterman légendaire possède une carrière phénoménale, pour un athlète vraiment hors du commun.