Le bon rider est-il bon par le nom de ses sponsors ou par sa glisse ? Est-il bon pour son style ou sa mentalité ? Il y a le rider sympa qui se débrouille et le con qui fracasse le spot. Il y a le rider mauvais qui se la raconte et le professionnel sponso' qui te calme par sa vision du sport et sa simplicité.
Nous avons tous en tête nos stéréotypes qui malheureusement croisent souvent nos chemins dans nos sports respectifs. Mais qui est le bon rider ? Qui est le mec qui a tout compris ?
« Va à l'eau gamin, allez Go Go ! » « Monte sur ce Skate maintenant » « Descend moi cette piste petit ». Oui ce gosse a 8 ans et son père lui crie dessus pour le transformer en ce qu'il n'a jamais pu être. Oui ce gosse a 95%* de chance de devenir un abruti (Statistiques de l'InseeBeachBro*). Mais peut-on lui en vouloir ? Quand il me taxera parce qu'il joue sa pseudo-chance d'être pro sur chaque vague, oui, je vais avoir envie de lui mettre la fessée. Réussite ou pas, ce gosse sera meilleur que moi. Il mettra un 360 dans une rampe à 8 ans en faisant des milliers de vues sur YouTube. Ce sera donc un bon Rider ce gosse ? Bien joué papa.
Maintenant raisonnons logiquement. Notre belle société capitaliste arrose notre culture de la réussite en matérialisant les hommes par des notes et des classements. Elle nous permet donc d'avoir des indicateurs de bon rider ! Indicateur du surf : ASP. Indicateur Snow : Jeux olympiques ? Indicateur Skate : Xgames et des milliers de compet' taureau ailé rouge par exemple.
Parfait, prenons le surf, meilleur surfer au regard des classements de l'ASP depuis 20 ans : Kelly Slater, discussion possible ? Pardon le King je m'excuse pour cette petite question réthorique alors qu'il y a 5 min je regardais encore ton hallucinant 720.
Pourtant les sports de glisse ont une essence qui les rend bien particuliers. La liberté. Des hommes et des femmes échappent à tout classement et à toute règle. Ils ne ressentent pas le besoin d'avoir un juge qui note leurs prouesses. Ils glissent pour le plaisir. Non pas que John John ne prenne pas de plaisir à mettre un tube qui engendre un 10. Non pas que l'on ne puisse pas prendre du plaisir à faire de la compétition. Mais le snowboarder né dans sa montagne qui glisse depuis toujours avec son groupe de potes rivalise peut-être avec Shaun White… Mais il préfère dévaler la poudreuse tranquille. Et tout classement devient complément abstrait car un groupe d'irrésistibles riders résistent encore et toujours à la norme.
Et si le bon rider n'était pas tout simplement le gars qui se fait une session entre potes et qui jubile quand il met un roller à midi pile ? Et si le bon rider était juste celui qui comprend le bonheur de la glisse entre frères de plage ?