inscription

Recevoir les offres commerciales par email
des partenaires du site Beachbrother.

s'inscrire

annuler

Mathieu Crepel, snowboardeur pro et surfeur, sort un film avec Quiksilver et Almo Film

Par -
Mathieu Crepel a grandi entre mer et montagne, élevé par des parents sportifs. Un père moniteur de ski et une maman responsable du jardin d'enfants de La Mongie, Mathieu s'est vite retrouvé les deux pieds sur des skis. À l'âge d'un an et demi, il fait ses premières glissades sur la neige et est souvent le dernier à quitter le jardin d'enfants préférant rester jusqu'à la nuit tombante. 

Très jeune, Mathieu participait exclusivement à des compétitions de ski, slalom et vitesse, jusqu'à ce que le snow débarque aussi dans sa vie. À cette époque, le snowboard débarquait tout juste en France et ce n'est qu'en 1989 que son père se lance dans cette nouvelle discipline.

" Un ami de mon père qui fabriquait des snowboards a un jour eu l'idée d'en couper un en deux et d'y mettre des fixations de ski pour que j'essaye. Mais à ce moment là, le snow avait été inventé pour le hors piste donc ils m'ont directement envoyé dans la poudreuse. J'avais 7 ou 8 ans et je me souviens d'avoir bien galéré... J'ai peut-être mis 3 heures pour faire 100 mètres ! Mais arrivé sur la piste je commençais à bien glisser et je me suis tout de suite amusé."

Le seul problème à cette époque, c'est qu'aucun gamin de son âge ne pratiquait le snow. Il a donc continué les entraînements de ski pendant quelques années à fond, s'échappant pour faire du snow dès que possible : " Je faisais du snow entre midi et deux, je balançais mes skis, je ne prenais même pas à manger et je partais avec mon snowboard pendant deux heures jusqu'à ce que l'entraînement de ski reprenne".

Puis un beau jour, le matériel de snow pour enfant a commencé à se développer... Mathieu a alors progressé très vite et c'est à ce moment là que Quiksilver le repère. Alors qu'il n'a que 10 ans, la marque lui propose de partir en expédition snowboard au Groenland. " À l'époque Maritxu Darrigrand était team manager chez Quik, et elle a été ma maman de substitution pendant ces trois semaines là-bas. C'était une expérience de malade. Un mois avant de partir, je me souviens que j'allais à la bibliothèque pour lire des livres de Paul-Emile Victor sur le Groenland, je ne savais même pas où c'était sur une carte".  Ce trip au Groenland aura été le vrai déclic, vécu comme une grande aventure à travers ses yeux d'enfant, une expérience incroyable avec les meilleurs snowboardeurs de l'époque, comme Serge Vitelli. Mathieu se rend compte que le ski ne lui apporte plus rien. Alors qu'il découvre le freeride et le freestyle avec le snowboard, son amour pour la montagne reprend un nouveau souffle. Dès son retour, il abandonne définitivement le ski pour s'adonner au snow...


Le Pyrénées Snowboard Tour est devenu le premier coup d'essai en compétition pour Mathieu en tant que snowboardeur. Entre temps, la discipline s'était répandue et un petit pool de riders locaux s'était créé avec entre autres les frères De Le Rue, Margot Rozies, Vincent Valéry, Gérome Mathieu... " Ça commençait à rider pas mal et ça nous a bien aidé à progresser. Puis doucement on a commencé à faire les championnats de France Junior." Si Mathieu ne se souvient pas de sa première victoire à ces championnats, une autre reste en revanche gravée dans sa mémoire : "C'était au Kids snowboard organisé dans les Alpes, et j'ai gagné ex aequo avec Tristan Picot, qui est devenu l'un de mes meilleurs potes et qui malheureusement est mort dans une avalanche des années plus tard..."

C'est avec ses amis Tristan et Morgan Le Faucheur que Mathieu passe deux ans en sport-études dans les Alpes. "C'est là-bas que j'ai créé des liens très forts avec mes amis, on était un groupe très soudé." C'est à ce moment là qu'il devient pro, et que le snowboard prend la priorité sur le reste, même si le schéma familial a toujours exigé de Mathieu un bon niveau scolaire pour continuer son sport. En 2003, son ami Tristan décède dans une avalanche : "Aux obsèques sa mère est venue me voir, elle m'a demandé d'aller jusqu'aux JO pour Tristan... Il ne me semble pas que les Jeux faisaient partie des objectifs de Tristan, bien qu'avec le temps on aurait sûrement fini par se mettre la pression pour y aller ensemble". L'idée commence donc à germer dans la tête de Mathieu. Même s'il ride moins qu'auparavant, les quelques fois où il s'entraîne, Mathieu a soif de performance et c'est finalement cette année-là qu'il aura eu la plus grosse progression de sa carrière. Il entreprend ensuite des études à Annecy toujours en sport-études. Là bas, il intègre l'équipe de France et commence un entraînement sérieux pour participer aux JO de Turin.

 "J'arrivais avec un objectif de podium, j'avais préparé une figure que personne d'autre ne faisait, mais j'ai terminé dans la moitié du classement. J'aurais pu faire beaucoup mieux mais j'avais la pression et le jugement est toujours un peu compliqué. Ma motivation a pris un coup, je n'avais plus vraiment envie de rider en compétition. Mais l'année suivante il y avait les Championnats du monde et c'était l'occasion de me "racheter". Je ne me suis pas beaucoup entraîné pour ces championnats, mais il faut croire que la préparation des JO a finalement payé et j'ai remporté le Big Air et le Pipe".

À 23 ans, Mathieu devient champion du monde, en 2007 il s'offre un doublé en remportant en moins de 24 heures, deux titres de champion du monde FIS en big air et halfpipe en Suisse. Cette brillante victoire l'incite à s'éloigner des compétitions pour se tourner vers une seconde facette du snowboard : "Je me suis dit c'est bon, les compétitions j'en ai fait le tour, mais en revanche avec le snow tu peux exister en dehors des compétitions avec les vidéos, l'image ". Mathieu se lance alors dans un nouvelle aventure et a l'opportunité de tourner avec Standard Film, une des compagnies les plus légendaires à ce moment-là. Il restera 4 ans avec eux. Qui dit 4 ans de plus, dit nouveaux Jeux Olympiques... Mathieu décide de retenter sa chance mais en 2014, il ira aux JO de Vancouver avec un plâtre. Pendant son entraînement pré-olympique, il se sera blessé trois fois dont un dernier accident avec trauma crânien et ligaments du pouce : "J'ai fait un peu mieux cette fois-là, je suis arrivé 9 ou 10ème, mais mentalement et physiquement j'étais cuit..."


Finalement, Mathieu revient vite sur sa décision d'abandonner la compet' quand les X-Games débarquent pour la première fois en France à Tignes, quelques mois après les JO...

"C'était juste après les JO donc là j'avais un moyen de rattraper mon échec aux Jeux. C'était historique, les premiers X-Games en France, avec les amis, la famille... J'ai fini deuxième."

Ce podium l'éloigne définitivement des compétitions, même si l'arrivée du slopestyle olympique le fait hésiter. Il continue quelques saisons avec Standard Films puis rejoint une autre compagnie : Absinthe Films. "C'est avec Absinthe que j'ai tourné avec Victor Daviet et Victor de Le Rue, deux jeunes que j'adore et qui sont parmi les meilleurs snowboardeurs du monde. Ce sont des bons potes et c'était un plaisir de faire les saisons avec eux."


Si Mathieu ne re-participera pas aux JO, il devient en revanche commentateur aux Jeux de Sotchi avec une intention précise : " J'allais peut-être enfin réussir à faire comprendre le snowboard aux gens qui ne le voient que tous les 4 ans, qui voient de belles images mais qui ne comprennent pas". Visiblement assez doué, France Télévisions lui proposera de nouveau le poste aux JO de PyeongChang. Mathieu vivra alors de très près le retour du King Shaun White vainqueur du Pipe en Corée, qui restera une victoire mythique dans l'histoire du snowboard.

Depuis 2 ans, Mathieu travaille sur un gros projet avec Quiksilver, son sponsor depuis plus de 20 ans, et Almo Film. "Le surf et le snow ont été le fil de ma vie et avec les années, je trouvais moins de challenge dans le snowboard alors je me suis trouvé un nouveau challenge : pourquoi ne pas faire un film qui mette en relation surf de gros et snowboard ? Ca fait 22 ans que je suis chez Quik, alors c'était comme une évidence de le faire avec eux. Et puis la montagne et la vague, c'est un peu l'ADN de Quiksilver. On a voulu exploiter les similitudes entre ces deux sports. C'est un film qui a demandé beaucoup de travail et que j'ai réalisé avec deux amis très proches avec qui j'ai passé deux années incroyables...". 

Almo film est sans aucun doute le plus gros projet de sa carrière, le teaser officiel sortira mi-septembre et la sortie du film est prévue pour mi-octobre. Une grande tournée d'avant-premières sera organisée dans toute l'Europe du 15 octobre au 15 novembre, elle passera par l'Allemagne, la Suisse et la France en terminant très certainement par Biarritz où Mathieu a posé ses bagages...

Biarritz - Cité de l'Océan

Articles relatifs
Snow - 2018-03-01 11:15:00
Snow - 2017-01-11 10:30:39