Salut Luca, merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous allons commencer par une question facile: comment es-tu arrivé dans le freeride? Est-ce que tu te souviens de ta première fois sur un snowboard?
J'ai essayé le snowboard pour la première fois en 1991 et immédiatement c'était l'éclate. Pour mes 18 ans, mes parents m'ont offert une semaine de ski à Megève, et à la fin de la semaine j'ai loué un snowboard. Je n'oublierai jamais le sensation de la première descente! Les 2-3 années suivantes, je n'en faisais que le week-end, en apprenant les bases et les carves.
Plus tard, j'ai déménagé dans une station, j'ai travaillé pendant les saisons et fait du snowboard tous les jours. à ce stade j'ai commencé le freestyle en rejoignant l'équipe de "Flying Elks" de Sauze d'Oulx. Rapidement, ma nature d'explorateur m'a poussé à quitter la sécurité, le confort des pistes et des structures que nous construisions (il n'y avait pas encore de snowparks à l'époque), pour chercher l'inconnu et la magie du hors-piste et du Backcountry.
Tu vis à Chamonix depuis un moment maintenant, comment est l'ambiance là -bas? à quoi ressemble « ta vie quotidienne »?
Je vis à Chamonix depuis 12 ans et les choses ont beaucoup changé pendant cette période. La génération de riders qui prend le relai est davantage en recherche d'ego, de performance et de vitesse, plutôt que de style et de connexion avec les montagnes. Chamonix, "la capitale mondiale des sports extrêmes" est un véritable laboratoire pour les nouvelles disciplines (comme le speedriding ou skibase par exemple), et une bulle spatio-temporelle où tout est possible, où les gens sont libres de réaliser leurs rêves en faisant face à leurs peurs.
On peut ressentir beaucoup de pression et cela demande un vrai effort mental pour trouver son équilibre dans un tourbillon pareil. Chaque jour est différent selon les conditions. Après les chutes de neige, normalement j'utilise les remontées mécaniques pour accéder aux lignes (souvent l'Aiguille du Midi ou Helbronner du côté italien), les jours suivants quand tout est blindé au niveau des remontées, j'attaque avec le splitboard pour accéder aux montagnes plus éloignées et moins encombrées. L'afterski est une partie importante de la vie à Cham, généralement je retourne à la maison pour dîner, me reposer et recommencer le lendemain.
As-tu fini par obtenir ton diplôme de guide comme tu l'espérais l'année dernière?
Oui je l'ai fait! C'était assez dur mais je l'ai eu. Je ne suis pas un guide de montagne UIAGM mais instructeur et guide de snowboard.
Fais-tu des exercices de yoga ou de la méditation pour améliorer ta pratique ?
En ce moment je fais souvent du yoga, de la méditation et des exercices de visualisation, c'est fondamental pour moi de me concentrer sur ce que je fais. Il faut trouver l'équilibre entre la peur et l'excitation avec un esprit calme et propre, savoir être présent dans le moment. La montée pour moi est une forme de méditation en soi où mon esprit, mon corps et l'élément dans lequel je me mets ne font qu'un.
As-tu voyagé ces derniers mois? Lequel de tes voyages était le plus mémorable?
Je reviens tout juste d'un voyage guidé de splitboard en Géorgie (Caucase) et c'était génial! Nous avons eu un temps stable et une très bonne neige. C'est l'un de mes « lieux sauvages » préférés dans le monde pour le splitboard et j'y retourne toujours avec plaisir et excitation.
Comment a débuté ta collaboration avec Jones Snowboards?
Quand Jeremy a lancé sa nouvelle marque, ils recherchaient un freerider italien à sponsoriser, j'ai donc commencé à rider dès la première année avec Jones Italy. Cet hiver avait été plutôt avantageux pour moi : nous avions eu de bonnes conditions de neige, ce qui m'avait permis de rider des lignes énormes et plusieurs de mes premières descentes avaient attiré l'attention de Jeremy. L'année suivante, j'ai eu le plaisir de rejoindre l'équipe internationale de Jones.
Quels équipements de chez Jones Snowboards préfères-tu?
J'aime chacune des planches de la collection! J'ai la chance de pouvoir utiliser différents snowboards en fonction du terrain, des conditions et des sensations que je recherche. Mes bâtons préférés sont sans aucun doute le flagship, le great freeriding weapon et le Solution Splitboard (1.69). Sur les faces difficiles, j'utilise généralement le Aviator Split (1.64); le profil de sa cambrure me donne sécurité et stabilité pour les conditions compliquées.
Quels sont tes projets pour les prochains mois?
Je vais essayer de profiter des bonnes conditions dans les Alpes autant que possible (surtout la chaîne du Mont Blanc). Je vais aussi me concentrer sur un projet de film, explorant les montagnes sauvages du Kazakhstan et du Kirghizistan, sans oublier un voyage pour le splitboard à Lyngen dans le nord de la Norvège fin avril.
