Estevan Oriol est une référence. Référent quand on parle de culture californienne, de Los Angeles, de tatoos, photographie et sons. Cet artiste polyvalent a gravité dans les suburbs de L.A, côtoyé les artistes et scènes émergentes et a catalogué nombreuses de ses rencontres depuis plus de 30 ans. Respecté des bad boys comme des hipsters, Estavan traverse le temps avec un le même regard, en noir et blanc.
Salut Estevan, nous nous sommes rencontrés il y a plus de 10 ans. Depuis cette période qu'est ce qui a le plus évolué d'après toi dans la culture urbaine ?
à l'époque, on commençait à sentir une vraie explosion à venir. Les projecteurs étaient déjà dessus , mais là nous sommes tombés dans le mainstream. Internet donne tous les moyens nécessaire pour se montrer ou montrer sa culture au monde entier. J'ai vu beaucoup de talents émerger grâce à cela. Les gens ne doivent plus attendre l'aval d'un magazine pour être connu et faire partie du système. Mais en même temps, on voit beaucoup de "garbage" maintenant.
Pour le lectorat de Beachbrother qui ne te connaît pas encore, tu es investi dans ce milieu depuis très longtemps, comment as tu commencé ?
J'ai été très jeune dans cette culture : je m'interessais au hip hop, j'avais un lowrider...et puis un jour mon père m'a offert un appareil photo. J'ai pratiqué et me suis rapproché de quelques magazines. à partir du moment où j'ai été publié cela a fait boule de neige.
Tu as un lien très fort et particulier avec le groupe Cypress Hill, peux tu nous en dire plus ?
Oui. Je les ai rencontré en 1989, quand j'étais videur en boîtes de nuit. On est rapidement devenu amis et un jour Muggs m'a demandé de devenir tour manager pour le groupe House of Pain, ce que j'ai fait de 1992 à 1994. Ensuite je suis devenu tour manager de Cypress Hill pour leurs tournées de 1994 à 2005. à la même période je faisais de la photo et réaliser quelques vidéos, et le groupe ne partait plus tant que cela en tournée, donc j'ai décidé en 2005 d'arrêter et de devenir photographe et réalisateur, à plein temps.
Pourquoi est ce important de documenter la communauté latino-américaine ?
Avant toute chose, parce que je suis moitié mexicain et moitié américain ! et puis, tu sais, j'ai commencé en prenant des photos de mes amis et de ma famille, qui le sont aussi. C'est comme un héritage.
Est ce que tu aimerais collaborer avec des artistes, des marques, en particulier ?
Avant toute chose, il faut que j'aime ce qu'ils font et ce qu'ils représentent. Pas seulement pour leur notoriété. C'est vrai que collaborer avec certaines marques peut te propulser sur le devant de la scène. Ãa m'est déjà arrivé, donc il faut que je continue à être novateur et avancer.
Sur Beachbrother, on traîte aussi de sports (surf, skate...), quel amateur de sport es tu ?
Je suis un grand amateur de sports de combats, MMA, boxe mais surtout Muay Thai. Mais j'aime aussi beaucoup les sports de glisse; je regarde souvent les skaters pros et les big waves riders.
Sur quoi travailles tu en ce moment ?
Je finis un livre sur le Lowrider, qui me tient vraiment à coeur et je travaille sur quelques idées de documentaires.